SOINS DES OISILLONS PSITTACIDÉS :
habitat et nourrissage des bébés perroquets - partie 2



IDENTIFICATION DES OISILLONS
Les bébés perroquets doivent être correctement identifiés afin de suivre la lignée et de former des paires avec des oiseaux n'ayant aucun lien de parenté. Si on élève une quantité importante d'oiseaux, il est difficile de conserver l'identité de bébés semblables provenant de parents différents. Plusieurs compagnies confectionnent des bagues pour la patte dans de nombreuses grandeurs différentes. Ces bagues ne peuvent être glissées à la patte des oiseaux que quand leur pied est petit, et le meilleur moment se situe à 2-3 semaines après la naissance. Introduire les trois plus gros doigts dans la bague appropriée et la glisser ensuite par-dessus le doigt postérieur.

Des implants à puce sont maintenant disponibles mais ne sont pas encore couramment utilisés pour identifier les bébés perroquets.

REGISTRE ET TAUX DE CROISSANCE
Le but de n'importe quel aviculteur d'oiseaux exotiques consiste à élever des bébés en bonne condition avec le minimum de pertes. L'importance est ainsi davantage accordée au bon développement des bébés qu'au taux de croissance rapide à l'aide d'une formule en particulier. Des gains de poids dans la moyenne avec tel régime alimentaire aident à contrôler le développement des bébés. Le poids pris chaque matin avant le premier nourrissage est moins influencé par la nourriture encore dans l'intestin de l'oiseau, à la suite des nourrissages précédents, étant donné que les bébés peuvent habituellement éliminer durant la nuit. La période entre les nourrissages devrait s'allonger lentement au fur et à mesure que l'oisillon vieillit mais un ralentissement subit de la digestion est signe de maladie.

Stoddard (1988) surveille la santé et le développement des jeunes oisillons par :
  1. La rondeur des doigts, des ailes et de la croupe.
  2. La couleur de la peau qui doit être de couleur chair.
  3. La texture de la peau qui doit être translucide et douce.
  4. La symétrie anatomique : les oisillons mal nourris ont souvent les ailes, les pieds et les doigts fins et une grosse tête disproportionnée.
Flammer (1986) dresse une liste d'autres caractéristiques physiques des oisillons psittacidés.

COMPLICATIONS
1. Stase du jabot
Le jabot devrait être complètement vide entre les nourrissages. La nourriture qui reste dans le jabot trop longtemps peut «tourner» et constituer un excellent site de croissance des bactéries et champignons nocifs.

Des morceaux durs peuvent se former dans le jabot de certains bébés perroquets si les matières solides de la formule de nourrissage à la main se séparent de l'eau. Le traitement consiste à donner un petit peu d'eau chaude et à masser le jabot où se trouve le morceau dur jusqu'à ce qu'il soit dissous. Le prochain nourrissage devrait être composé d'une formule diluée et le jabot devrait ensuite revenir à son état normal.

Certains oisillons sous-alimentés peuvent ingérer leur litière. Des eclectus qui avaient ingéré des copeaux de bois sont tous morts parce que leur gésier les retenait et empêchait une digestion normale (Smith, 1985).

2. Brûlure du jabot
Si la température des aliments est au-dessus de 41 ºC (105 ºF), elle peut brûler le jabot et causer de la nécrose et des fistules (Giddings, 1986). Même les éleveurs les plus expérimentés qui mélangent et réchauffent soigneusement les formules peuvent brûler le jabot des oisillons en leur donnant une formule chaude. Un four à micro-ondes cuit trop la nourriture donnée aux oisillons et des endroits chauds à l'intérieur peuvent ne pas être décelés même avec un thermomètre. Il est préférable de laisser reposer la formule pour une minute, de bien la mélanger et de vérifier de nouveau la température.

3. Doigts serrés
La nécrose avasculaire ou «gros doigt» est observée chez certains oisillons aras, eclectus et gris d'Afrique. Un anneau de tissu fibreux déclenché par la perte rapide de liquide provenant d'une fissure de la peau, encercle le doigt et provoque un resserrement (Clipsham, 1989b).

L'humidité ambiante plus élevée diminue ce problème (Clipsham, 1989b; Joyner, 1987).

4. Poumons obstrués
À plusieurs occasions, à l'IHRA, de jeunes bébés affaiblis, de moins de 3 jours, ont eu les poumons obstrués accidentellement, probablement à cause d'une mauvaise réponse au nourrissage ou d'un nourrissage forcé. Il est également possible d'échapper un bébé sur son jabot ce qui pousse la nourriture à l'extérieur et dans la cavité buccale. L'oisillon qui ne s'attend pas à recevoir de la nourriture à ce moment-là peut s'étouffer. Le nourrissage d'oiseaux plus âgés à l'aide d'un tube placé dans le jabot diminuera le risque d'obstruction des poumons chez les espèces plus difficiles à nourrir (Joyner, 1987), telles les cacatoès de 2 mois.

5. Difformités du bec
À l'IHRA, un ara a eu une difformité latérale du bec et un cacatoès a eu un bec supérieur incarné. Ces types de difformités ont été observés chez d'autres aviculteurs (Joyner, 1987; Clubb and Clubb, 1989). Nous ne connaissons pas l'étiologie de ces déviations mais nous pouvons les relier à des méthodes de nourrissage qui ne sont pas naturelles, ou à une mauvaise alimentation. La croissance rapide et la réponse énergique des aras au nourrissage peuvent accentuer toute déviation dans leur développement.

6. Maladies bactériennes, à champignons et virales
Les bactéries gram-négatives telles le E. coli, la Klebsiella sp. et le Pseudomonas sp. sont couramment considérées comme pathogènes et sont souvent associées à la maladie (Clubb and Clubb, 1986). La flore «normale»du transit alimentaire aérobie chez les bébés psittacidés peut inclure le Lactobacillus sp., le Staphylococcus epidermidis, le Streptococcus sp., le Corynebacterium sp. et le Bacillus sp. (Drewes, 1983). La candidiase causée par les levures telles le Candida albicans s'attaque habituellement au jabot. Il s'agit souvent d'un problème secondaire associé au ralentissement du transit intestinal. La digestion peut être dérangée par des infections bactériennes ou par le blocage du jabot par des corps étrangers tels le substrat de litière. La nourriture qui reste trop longtemps dans le jabot peut commencer à fermenter et l'on parle alors d'un «jabot sur». Les causes alimentaires d'un ralentissement de la digestion comprennent des aliments trop froids, ayant un contenu d'humidité insuffisant ou une incapacité à retenir l'eau (qualité de la gélatine), ou encore des aliments trop élevés en matières grasses ou en protéines, ou trop faibles en fibres. Les bébés perroquets vomiront souvent si on ne remédie pas aux conditions mentionnées ci-dessus.

Les infections à Candida anormalement élevées chez les cacatoès noirs peuvent avoir été causées par les sucres contenus dans la compote de pommes et les ingrédients sucrés utilisés par la New York Zoological Society (Sheppard and Turner, 1987).

Les maladies virales peuvent être prévenues en ne nourrissant à la main que les bébés nés dans l'incubateur et en laissant avec leurs parents les bébés nés après avoir été couvés par ceux-ci. Une nourricerie séparée pour les bébés nourris par leurs parents pourrait être une autre solution.

SEVRAGE
Le sevrage ne semble pas être un procédé appris et se produit à un âge qui n'est pas affecté par la stimulation externe de la faim (Roudybush, 1986). Les bébés perruches calopsittes qui atteignent un poids maximal plus élevé et plus tôt sont sevrés également plus tôt que les bébés qui ne gagnent pas plus que leur poids normal d'adulte (Roudybush, 1986). Les bébés perdront peut-être du poids (entre 10 et 15 % et moins) au cours du sevrage même si le fait de conserver du poids est probablemeent mieux pour les oiseaux que l'on fera partir sans les avoir sevrés.

Lorsque les bébés ont environ un pouce de sang dans leurs ailes, on les transfère dans une cage ayant de petites ouvertures dans le fond grillagé pour leur permettre de marcher confortablement. Les perchoirs devraient d'abord être près du fond de la cage pour les oisillons dont les mouvements ne sont pas coordonnés.

Dès que le sang est absorbé dans les plumes de leurs ailes, les oisillons peuvent être placés dans une cage qui doit être assez grande pour leur permettre de faire bouger leurs ailes. Il est préférable de placer les perchoirs près du fond de la cage où les jeunes oisillons passent d'abord la plus grande partie de leur temps. Un auget d'aliment formulé et humecté avec de l'eau chaude, pour perroquets, semble faciliter le sevrage des oisillons plutôt que les graines ou les légumes durs. Cet auget doit être rempli d'aliments frais chaque jour (ou plus souvent, dans les climats chauds) afin d'éviter leur détérioration et doit être placé près des perchoirs.

Afin d'aider au sevrage, donner une petite quantité de la formule avec une cuillère en se servant de l'auget dans lequel les oisillons commenceront à se nourrir. Administrer des seringues supplémentaires de nourriture de deux à trois fois par jour pour que les bébés ne perdent pas trop de poids tout en évitant de les nourrir chaque fois qu'ils en demandent, ce qui ferait empirer ce comportement.

POTENTIEL DE REPRODUCTION
Les aviculteurs sont préoccupés du fait que l'élevage à la main laisse la marque des humains sur les oiseaux et que, par conséquent, ces derniers ne seront pas aptes à se reproduire lorsqu'ils auront atteint leur maturité sexuelle. L'élevage de la troisième génération de perroquets verts à tête blanche par Ramon Noegel indique que ce n'est pas le cas. Les oiseaux élevés à la main atteignent souvent leur maturité et se reproduisent dans une période plus courte que celle prise par les oiseaux capturés à l'état sauvage pour s'adapter. Les oiseaux élevés en captivité n'ont pas le stress qui entraîne les oiseaux sauvages à ne pas se reproduire ou à abandonner leur nid.

Si les oisillons sont gardés pour la reproduction, il est probablement mieux de les élever en groupes qu'individuellement.

Les recherches avec les perruches calopsittes ont démontré que l'élevage hâtif est important pour que les mâles apprennent les caractéristiques du sexe opposé, et pour que les mâles et les femelles assimilent les caractéristiques des endroits de nidification (Myers et al., 1988).

SOINS D'UN BÉBÉ PERROQUET
Environnement
Un bébé perroquet nouvellement arrivé devrait être gardé dans un endroit chaud et paisible au cours des premières semaines. Un jeune oiseau a besoin de repos le jour et un environnement bruyant peut l'épuiser. Ce stress affaiblit le système immunitaire et peut provoquer des maladies.

Il faut fournir à l'oiseau une cage assez grande pour qu'il puisse étendre complètement ses ailes et sauter entre les perchoirs. Les perroquets aiment grimper dans leur cage et apprécient sa sécurité lorsqu'ils se reposent. Placer plusieurs jouets dans la cage pour ne pas que l'oiseau s'ennuie, et les changer régulièrement.

Lorsque votre oiseau est en dehors de sa cage, le déposer sur un perchoir en T qui ne devrait cependant pas constituer son seul territoire étant donné qu'il ne peut pas se déplacer beaucoup.

Nourrissage
Un changement soudain du régime alimentaire peut entraîner une perte de poids ainsi que des troubles de digestion et leurs conséquences; il est donc préférable de continuer avec le même régime alimentaire.

Si le bébé perroquet n'est pas sevré, suivre le mode d'emploi sur le dépliant de la formule de nourrissage à la main TROPICANMD et fournir trois bols de nourriture au bébé : un bol rempli de granulés secs TROPICANMD, un bol rempli de formule TROPICANMD légère humectée avec de l'eau chaude, et un bol d'eau fraîche. Les aliments humectés se détériorent très rapidement; il faut donc nettoyer le bol deux fois par jour. Toujours utiliser les mêmes bols pour vos oisillons à moins que les bols dont vous vous êtes servi pour un autre oiseau aient été désinfectés à fond.

Exercice
Permettre à l'oiseau de sortir de sa cage pour interagir avec les personnes et pour faire de l'exercice chaque jour. Jouer avec l'oisillon chaque jour mais ne pas trop le gâter au début parce qu'il demandera cette attention plus tard. Ne pas laisser les portes ou les fenêtres ouvertes ou ne pas sortir dehors avec un oiseau dont les ailes n'ont pas été coupées. Vous pouvez couper les plumes des ailes mais la première fois, vous devez demander à quelqu'un qui est entraîné à couper ces plumes.

Soins médicaux
Les oiseaux élevés en captivité ne sont pas habitués aux microorganismes transportés par un oiseau exotique capturé à l'état sauvage; il faut donc éviter le contact entre les deux. Les oiseaux sensibles à la maladie de Pacheco et à la variole aviaire devraient être vaccinés contre ces maladies s'ils sont logés avec d'autres oiseaux près d'eux dans des endroits comme une animalerie, une clinique vétérinaire, une pension pour oiseaux ou des expositions d'oiseaux.

Si votre oiseau montre un ou plusieurs des symptômes suivants, il peut être malade : s'il dort quand il est habituellement au sommet de son activité, s'il ne mange pas ou mange moins que d'habitude, s'il a la diarrhée et si ses plumes sont gonflées. Lorsque ces situations surviennent, communiquer immédiatement avec votre vétérinaire aviaire. Isoler l'oiseau. Le garder au chaud (à environ 30 °C ou 86 °F) et essayer de lui donner de la nourriture.


Partie 3 : Ouvrages de référence
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